On a vu des gens de Schild & Vrienden, le groupe d’étudiants d’extrême droite avec Dries Vanlangenhove en tête, fondre sur les marches pour le climat avec leurs pancartes sur lesquelles on pouvait lire que l’énergie nucléaire était la solution à la problématique climatique. Et pourtant, l’énergie nucléaire n’est pas sûre, pas durable et beaucoup trop chère. Nous allons expliquer pourquoi.
Peu sûre
Les coûts d’une catastrophe nucléaire éventuelle sont tellement gigantesques que personne ne veut les assurer. Cela montre bien qu’il y a des risques de catastrophes. Pourquoi, sinon, le gouvernement distribuerait-il des cachets d’iode dans toute la Belgique ? En fait, c’est un peu comme si on distribuait partout des bouées contre d’éventuels tsunamis. Pas très rassurant. Les risques augmentent à mesure qu’on garde les centrales plus longtemps en fonctionnement, du fait du vieillissement du matériel.
Et il y a encore le problème des déchets nucléaires, extrêmement dangereux.
Non durable
L’argument par excellence pour l’énergie nucléaire, que des gens comme Dries Vanlangenhove (schild en vrienden) avancent volontiers, c’est qu’elle serait neutre en CO2.
Il est exact que les centrales nucléaires elles-mêmes sont neutres en CO2, mais ces centrales ont besoin d’uranium (ou de plutonium) pour créer l’énergie. Lors de ce processus, il se libère du CO2 aussi. Nos centrales nucléaires polluent environ le tiers de ce que pollue une centrale au gaz. De plus, l’uranium n’est pas une source d’énergie renouvelable. La quantité d’uranium utilisable à la surface de la terre est très limitée.
D’autre part, l’énergie nucléaire, en déversant de l’eau de refroidissement chaude, contribue aussi directement au réchauffement de nos océans et de notre terre.
Mais le plus important, c’est que la dépendance vis-à-vis de l’énergie nucléaire freine la transition vers une énergie renouvelable. Les centrales nucléaires sont peu modulaires, ce qui signifie qu’elles livrent une quantité constante de courant. Quand il y a beaucoup de vent ou de soleil, le courant généré par les éoliennes et les panneaux solaires cède le pas pour les centrales nucléaires qui tournent toujours au même rythme. Tant que l’on continue à investir dans l’énergie nucléaire, l’énergie renouvelable ne sera qu’un complément et ne deviendra pas la source d’énergie principale. L’énergie renouvelable doit devenir la base et ça ne pourra se faire que si on y investit beaucoup.
Beaucoup trop chère
La construction d’une nouvelle centrale nucléaire coûte autour de 11 milliards et dure des dizaines d’années. C’est plus cher que la construction d’un parc d’éoliennes. Construire de nouvelles centrales nucléaires n’est donc pas une option, vu le coût et l’urgence de la problématique du climat. Même De Wever le reconnaît.
La facture des frais liés aux déchets nucléaires ou à une catastrophe nucléaire éventuelle, Electrabel veut la filer aux autorités et donc au contribuable. Les centrales continuent ainsi à générer des bénéfices rapides pour Electrabel, mais le coût social est gigantesque.
100 % d’énergie renouvelable, c’est possible
Une étude montre qu’il est techniquement parfaitement possible de passer en Belgique d’ici 2050 à 100 % d’énergie renouvelable. Pour cela, il est important de ne pas se laisser perdre de l’énergie et de pouvoir stocker un surplus d’énergie, qui survient aux jours où il y a beaucoup de soleil et de vent. Stocker de l’énergie est possible en recourant à la technologie de l’hydrogène. Ce n’est pas un lointain projet en l’air, l’île néerlandaise de Goeree-Overflakkee applique déjà toutes ces techniques pour être totalement climatiquement neutre en 2020 et même livrer de l’énergie verte au port de Rotterdam. L’hydrogène est en Belgique de loin la meilleure piste pour la transition énergétique. Si la N-VA continue à défendre l’énergie nucléaire, ce n’est donc pas pour des raisons techniques ou écologiques, mais pour protéger les bénéfices d’Electrabel.
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